mercredi 12 décembre 2012

Pesée du cœur et de la plume de la vérité, v, 1275 av JC, XIXe dynastie, papyrus d'Ani, papyrus peint, 45x31cm, Londres, British Museum.

  

    La civilisation égyptienne de l’Antiquité apparaît 3100 ans avant J.-C. et ses caractéristiques culturelles disparaissent au début du IVe siècle. La majeure partie de l’art égyptien qui nous est parvenue est constituée d’œuvres à caractère religieux et funéraire.

Les pyramides de Kheops, Khephren et Mykérinos.
   La forme architecturale la plus connue est bien entendu la pyramide. Les plus célèbres et les plus grandes sont celles de Kheops, Khephren et Mykérinos situées non loin du Caire. Ce sont des tombeaux gigantesques (146,60m de hauteur pour celle de Khéops) construits pour servir de sépultures aux pharaons considérés comme des dieux. Il existe aussi de nombreux temples (comme celui de Karnak) dédiés aux dieux du panthéon égyptien.
le sphinx de Gizeh.







Entrée du temple d’Abu Simbel


















  Il existe de nombreuses sculptures. Celles-ci peuvent atteindre des dimensions colossales. Elles représentent souvent le pharaon. Ces sculptures ne cherchent pas à être un reflet fidèle de la réalité, au contraire elles sont une idéalisation stylisée du pharaon qu’elles rendent semblable à un dieu. Ainsi, les sculptures des pharaons n’ont pas de défauts et n’expriment pas d’émotions, comme si elles étaient figées dans une perfection éternelle. Il existe aussi des sculptures représentant des sphinx, créatures fabuleuses au corps de lion et à la tête humaine qui gardent les tombeaux et les temples.


  Dans tous les édifices, religieux ou funéraires, on trouve des fresques (technique de peinture qui consiste à peindre directement sur un mur couvert d'un enduit spécial (sec ou frais).). Ces peintures représentent les dieux du panthéon égyptien, comme Horus, Isis ou Osiris, mais aussi les pharaons et des scènes des activités quotidiennes des sujets de l’empire (l’agriculture ou l’artisanat). 



Ces fresques mélangent du texte (les hiéroglyphes) et des images


  Ces représentations sont stylisées selon des règles très précises qui ne recherchent pas le réalisme.
  C’est pour cela que certaines parties du corps sont toujours représentées de face (comme le torse) et que d’autres sont toujours de profil (comme la tête et les pieds), ce qui est impossible dans la réalité.

   C’est aussi pour cela que les couleurs sont toujours peintes en aplats* sans modelé* qui figure les ombres, et que le dessin est constitué d’un cerne noir continu très marqué qui simplifie et idéalise ce qui est représenté.



Le papyrus du livre des morts d'Ani date de la XVIIIe dynastie. Il fut découvert dans une tombe à Thèbes en 1887, et acheté à des marchands égyptiens par le British Museum en 1888.

Images et hiéroglyphes : les représentations égyptiennes sur papyrus, sculpture ou peintures murales (fresques) mêlent de images et des hiéroglyphes, signes figuratifs représentant des objets, des plantes, animaux, caractéristiques de l'écriture des anciens égyptiens.

Qui est Ani ? Comme la plupart des Livres des Morts, le papyrus d'Ani ne fut pas spécifiquement écrit pour lui. Les Livres des Morts étaient fabriqués dans des ateliers spécialisés auxquels l'Egyptien s'adressait pour se procurer un équipement funéraire.

Qu'est-ce qu'un papyrus ? Le papyrus est le support d'écriture le plus important du monde ancien. Le Papyrus est un roseau triangulaire qui croît le long des rives du Nil, et très tôt dans leur histoire, les Égyptiens utilisèrent comme matière d'écriture la moelle de la tige de papyrus.

 Pesée du cœur et de la plume de la vérité, v, 1275 av JC, XIXe dynastie, papyrus d'Ani,
papyrus peint, 45x31cm, Londres, British Museum.

  Il s'agit ici de la scène du jugement extraite du Livre des morts appartenant à un certain Ani : il se tient à gauche avec sa femme et observe la pesée de son cœur et de la plume, symbole de Maât (l'ordre divin). Ba d'Ani, l'oiseau à tête d'homme représentant son esprit, regarde lui aussi la scène. 
 
Une divinité funéraire, Anubis :
Le dieu à tête de chacal Anubis était une figure clé du jugement des morts. Il veillait sur la momie et pesait le cœur du défunt (le siège du caractère et de l'intellect). 



 
Le dévoreur :
Si ce cœur ne surmontait pas l'épreuve, il était englouti par le « dévoreur » , monstre hybride visible à droite du papyrus.

  En Égypte, tout est symbole. Aucun détail n’est laissé au hasard, la perfection est poussée à l’extrême : couronnes, barbes, sceptres, animaux, objets, plumes... Tout à une signification.

Dieux de l’Égypte antique
Mme Bierne

La Chimère d'Arezzo, Sculpture en bronze, Vème siècle (an 400), 78,5 cm × 129 cm, musée archéologique national, Florence, Italie


La Chimère d'Arezzo, Sculpture en bronze, Vème siècle (an 400), 78,5 cm × 129 cm, musée archéologique national, Florence, Italie




Bellérophon tuant la Chimère
"Elle était de race divine, non humaine: lion par devant, serpent par derrière, chèvre par le milieu du corps, terrible, elle soufflait l'ardeur d'un feu flamboyant. Bellérophon la tua, en obéissant aux signes des dieux". Homère, l'Illiade.

 




  Les origines diverses des différentes parties de l'animal ne nuisent pas au fait que l'on croit à cette créature. Malgré la variété des parties la sculpture garde une unité !






Chimère : La chimère est une créature fantastique, composée de plusieurs animaux. Elle est généralement décrite comme ayant une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent, crachant du feu et dévorant les humains.


Son nom a été repris pour désigner, dans un sens étendu, toutes les créatures qui mélangent des parties de plusieurs animaux.



Comme le Griffon







Comme le Centaure
Comme le Sphinx
Comme le Lamassu
Mme Bierne

La lyre de la reine Pu-abi, 2600-2400 av. notre ère, Mésopotamie (Moyen-Orient)





  Cet instrument de musique a été trouvé dans le cimetière royal d'Ur, plus précisément dans la tombe d'une dame de haut rang nommée Pu-abi, enterrée avec ses domestiques, ses joyaux, ses vases d'or et ses instruments de musique.

   La lyre est constituée de bois, et de matériaux précieux : d'écaille, de lapis-lazuli et d'or.

   Elle est datée entre 2600 et 2400 avant notre ère.

   La lyre avait pour fonction de jouer de la musique dans l'au-delà. On plaça près d'elle, dans la tombe, une esclave sacrifiée, les mains posées sur ses cordes.


 Mme Bierne

La céramique grecque - Achille tuant Penthésilée, VIe siècle av. J.-C., poterie,(Art archaïque) H. 42 cm, Londres, British Museum.

  Ces vases sont d’abord des objets utilitaires (ils sont utilisés pour le service du vin, les soins du corps), leurs formes correspondent à des fonctions précises.


   La céramique nécessite un savoir-faire (elles sont décorées avec soin). La céramique ou la poterie est fabriquée grâce à de l’argile que le potier malaxe pour modèle sur le tour. Les décors sont obtenus par contraste entre la couleur de l’argile et la peinture noire.



Un témoin de la civilisation.
  Le vase est aussi un formidable témoignage des coutumes et croyances de la Grèce antique. Les images qui ornent ces vases renvoient tantôt à des scènes de la vie quotidienne, de sport, de guerre, tantôt à des scènes mythologiques comme celle d'Achille tuant Penthésilée.



Achille tuant Penthésilée, VIe siècle av. J.-C., poterie, 

(Art archaïque) H. 42 cm, Londres, British Museum.

  Ce vase à figures noires, a été peint par Exékias.


   Sur cette poterie, la scène centrale , extraite de la mythologie grecque, représente Achille tuant Penthésilée, la reine des Amazones. L'histoire raconte qu'Achille tombe amoureux de son ennemie au moment ou il lui porte le coup qui lui sera fatal.

 
Autour de la scène, le peintre a utilisé des ornements, des motifs géométriques et végétales.

Mme Bierne

lundi 10 décembre 2012

La perspective

A la Renaissance, les peintres inventent une méthode scientifique pour représenter la profondeur sur la surface plane (tablette de bois, mur, puis, toile).
Cette technique permet de raccourcir les longueurs des corps pour les insérer dans un format donné. Par un jeu subtil de diminution progressive des objets, elle recrée un espace de représentation fictif dans la peinture-même.

Andrea Mantegna, le Christ mort, vers 1506.
Détrempe sur toile, 68 × 81 cm. Pinacothèque de Brera, 


Dans cette toile fameuse de Mantegna, le corps du Christ, une fois déposé de la croix, est allongé dans un tombeau, une pièce souterraine creusée dans la terre. Le peintre a remarquablement "compressé le corps de façon à l'insérer dans le format limité du tableau.






Albrecht Dürer, Underweysung der Messung
mit dem Zirkel und Richtscheyt. Nuremberg, 1535.

Les artistes inventent des outils permettant une perception d'un seul point de vue fixe, agrémentée de viseur ou oeilleton, système optique, damier et portique pour reporter point par point leur modèle sur leur support plan. 



Ils tendent des fils de leur objet à leur plan dessiné, construisent toute une machinerie en vue de reproduire au mieux la réalité qui leur est donné de voir.

Albrecht Dürer, Underweysung der Messung
mit dem Zirkel und Richtscheyt. Nuremberg, 1535.
Ils tendent des fils de leur objet à leur plan dessiné, construisent toute une machinerie en vue de reproduire au mieux la réalité qui leur est donné de voir.


gravure d'Albrecht Dürer


 Toute la construction visuelle obtenue nécessite un point de vue fixe, une ligne d'horizon (fictive), un ou plusieurs points de fuite. Toutes les lignes parallèles dans la réalité se rencontrent en ce point imaginaire qui crée la profondeur dans le dessin.
La hauteur du point de vue du spectateur correspond à la ligne d'horizon où se situe le point de fuite.


Poussin et les saisons


Au cours de ses dernières années à Rome, Nicolas Poussin exécute pour le duc de Richelieu 4 tableaux évoquant les saisons. Considérée comme le testament pictural du peintre, cette série est l'aboutissement de son art techniquement maîtrisé malgré l'âge et la maladie, visibles dans la touche tremblée et minuscule. Fidèle au chromatisme des Vénitiens, Poussin module des jeux de couleur surprenants, en rapport étroit avec le sens de chaque tableau. Les Quatre Saisons, ce sont aussi les 4 phases de la Rédemption, les 4 parties de la journée, les 4 âges de l'histoire des hommes et surtout 4 épisodes de la Bible. Les différentes interprétations thématiques de cette suite révèlent une étroite synthèse entre le récit biblique et la mythologie classique.

Il utilise des méthodes de travail particulières comme celles de disposer dans une boîte, véritable maquette de la scène à venir, des petits modèles en cire. Il peut ainsi déplacer les personnages à sa guise, changer la lumière, composer à loisir les mises en scène de ses tableaux.

Nicolas Poussin, Le printemps ou le paradis terrestre,
huile sur toile, 1660-64, 117x160cm,Louvre

Le Printemps. Au milieu d’une végétation luxuriante, au bord d’un lac, on trouve deux minuscules personnages qui ne sont autres qu’Adam et Eve. Pour cette première saison correspond donc un thème biblique. Eve montre l’arbre de la connaissance à Adam, tandis que Dieu les observe, allongé sur un nuage. La scène peut aussi être associée à un moment de la journée, le matin.



Nicolas Poussin, Ruth et Booz ou l'Eté,
huile sur toile, 1660-64, 117x160cm,Louvre
L’été. La scène conte l’histoire de Booz et de Ruth. Booz est un homme riche. Il assiste à la moisson de ses champs quand Ruth vient le supplier de la laisser glaner. Elle se présente à genoux devant lui. Derrière elle se tient un serviteur à la pose humble vient souligner l’importance de la scène : c’est en effet de la lignée de Ruth et de Booz qu’est issu le Christ. A l’arrière-plan, un quadrige de chevaux au pas procède à la moisson, accompagné de faucheurs. Il est désormais midi.

Nicolas Poussin, L'Automne,
huile sur toile, 1660-64,
117x160cm,Louvre

L’automne. Le jour commence maintenant à décliner. Deux hommes portent les énormes grappes de la Terre promise, tandis qu’une femme est en train de cueillir des fruits sur une échelle. Le paysage est une fois de plus prééminent.







Nicolas Poussin, L'hiver ou le déluge,
huile sur toile, 1660-64,
117x160cm,Louvre

L’hiver. Généralement la peinture représente des scènes hivernales enneigées. Il n’en est rien ici. La scène représente à la fois la nuit et le déluge. A l’arrière-plan, s’aperçoit l’arche de Noé. Au premier plan, un serpent glisse sur une pierre. Dans l’eau flottent des noyés et quelques survivants provisoires. Une mère sur une barque tend son bébé à son époux sur un rocher.

 
 
Chaque saison représente un épisode biblique, chaque épisode fait allusion à un âge de la vie, à chaque âge correspond une heure du jour. C’est une méditation sur la condition humaine soumise à la nature cyclique du temps.

Engagée par-delà l'éthique, Patricia Piccinini


Patricia Piccinini est une artiste australienne née à Freetown, Sierra Leone, en 1965.

Patricia Piccinini travaille depuis les années 1990 aux rapports entre la nature, les sciences et les biotechnologies. Quoiqu'étant d'une sensibilité proche des bio-artistes, elle ne travaille pas à partir du vivant, mais à partir des représentations du vivant et de leur réception, à travers l'imagerie numérique en particulier.

Des sculptures hyperréalistes de créatures imaginaires, une souris - bien réelle - avec une oreille vivante implantée dans le dos, sur l'épaule d'une mannequin, sont quelques-unes des façons dont Piccinini brouille les pistes. Sans inséminer de jugement particulier dans ses œuvres, elle parvient toutefois à susciter un malaise tangible à travers des travaux qui hésitent entre anticipation et science-fiction.

LE CONTEXTE :
Du1er janvier 1990 au 31 décembre 1999,
au niveau géopolitique, les années 1990 sont marquées par l'effondrement du bloc soviétique et la fin de la guerre froide. Tant dans ces pays qu'en Occident, cet événement accélère le déclin de l'idéologie communiste et voit un grand nombre de pays se convertir au libéralisme. La République populaire de Chine s'ouvre au commerce international et aux investissements étrangers. Cette redéfinition de l'équilibre des puissances débouche sur l'émergence de la globalisation, et l'instauration d'un « nouvel ordre économique mondial »
Les conséquences principales sont : la dissolution du pacte de Varsovie et l'adhésion de pays d'Europe centrale à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), la réunification allemande, la seconde guerre du Golfe contre l'Irak, un relatif désarmement nucléaire des grandes puissances, les accords d'Oslo comme tentative de résolution du conflit israélo-arabe.

Ces années sont marquées par la démocratisation d'Internet et l'engouement pour les « nouvelles technologies » avec le boom des start ups. La décennie voit le début des biotechnologies avec le premier clonage, les organismes génétiquement modifiés, le début du séquençage du génome humain et l'introduction du test ADN par la police scientifique. Le Global Positioning System (GPS) devient opérationnel. En mathématiques, le théorème de Fermat est prouvé par Andrew Wiles ; en astronomie, l'existence de la matière noire, de l'énergie noire, des naines brunes et de planètes hors du système solaire est confirmée, et le télescope spatial Hubble apporte une révolution.

En Occident, on note la popularisation de la techno. Le hip hop monte en puissance et devient l'un des styles les plus populaires à la fin de la décennie. Le sida devient une épidémie importante, notamment dans les pays en voie de développement, et influe sur les comportements sexuels (safe sex). La démocratisation de la télévision par câble et satellite et la libéralisation des ondes apporte une diversification des programmes. L'industrie du jeu vidéo se développe également, et son chiffre d'affaires finit par dépasser celui de l'industrie cinématographique.
 

Patricia Piccinini, Prone, 2011


Repoussants et pour certains attendrissants, les monstres de l’artiste Patricia Piccinini possèdent tous des caractéristiques à mi-chemin entre l’homme et l’animal donnant naissance à de drôles de bestioles en silicone à l'aspect franchement effrayant!

Entre répulsion et horreur, les monstres créés par la plasticienne Patricia Piccinini ont cependant le pouvoir de fasciner et de ne laisser personne indifférent. Sorties de nulle part et réalisées à partir de silicone, de matières plastiques et organiques (comme des poils d’hommes ou d’animaux), ces étranges sculptures nous plongent dans un monde surréaliste où la bête et l’homme ne font plus qu’un.

Patricia Piccinini se conforme aux codes de l'art contemporain en faisant de la laideur et de la monstruosité un de ses sujets de prédilection, tout en interrogeant les limites de l’humanité et de l’esthétique. Car en faisant face aux êtres monstrueux de Patricia Piccinini, c’est en réalité à notre rapport à la beauté et à nos concepts de "normalité" que nous faisons face.

Que penser de ces êtres qui ne répondent en rien au canon de la beauté actuelle ? Outre les questions esthétiques, c’est aussi du côté de la médecine et de son éthique que se place l'artiste en nous interrogeant insidieusement sur notre volonté de vouloir toujours créer des êtres parfaits, sans aucun défaut. Entre la science-fiction et une certaine réalité, les "freaks" de Patricia Piccinini nous donnent à voir des créatures certes monstrueuses, mais tout de même empreintes d’une certaine humanité.


 
Mon dieu. Cette créature génétiquement modifier (mi homme mi souris) Fait peur à voir… Je dirais que le tout ressemble à un kangourou!


Encore une créature inconnue celle ci est plus marrante. Mélanger les molécule d’une fourmi avec celle d’un zèbre .. Voilà le résultat !
 
 
M. Duzes
SVT