jeudi 11 avril 2013

Paolo Ucello, St Georges et le dragon

Portrait d'Uccello par un anonyme du XVIe siècle

Paolo Ucello est né et a vécu à Florence. Passionné de perspective, il en maîtrise parfaitement les règles. Son goût du raccourci donne parfois un caractère fantastique et peu réaliste à ses œuvres. Son surnom « Uccello », qui veut dire
« oiseau », est dû à son caractère étourdi et obsessionnel.


 
Ses œuvres importantes : « La bataille de San Romano », un triptyque désormais dispersé (un panneau à Florence, un à Londres et le dernier à Paris) et la fresque du « Monument équestre de Giovanni Acuto » à Florence.



 Paolo Ucello, La Bataille de San Romano, 1435








Paolo Uccello, Monument équestre à Giovanni Acuto,1436


 Paolo Ucello St Georges et le Dragon, vers 1470, détrempe sur bois, 52 cm × 90 cm, National Gallery, Londres, Angleterre


Le sujet : C’est l’histoire d’un chevalier, Saint-Georges, envoyé par Dieu pour combattre un dragon et libérer la princesse de Trébizonde (ville païenne de Libye), qui fut offerte en sacrifice. Saint-Georges blesse le dragon, libère la princesse et convertit la ville au christianisme. Cette histoire est tirée de La Légende dorée, écrite par Jacques de Voragine au XIII° siècle à partir de
récits plus anciens. Uccello a peint ce sujet trois fois (l’un des tableaux, avec le dragon dressé surses pattes, est conservé au musée Jacquemart-André à Paris, l’autre est à Melbourne en Australie).
 Paolo Ucello St Georges et le Dragon, entre 1458-60, 52 cm × 90 cm, Musée Jacquemart-André, Paris


Description : Le dragon sort de la caverne avec sa prisonnière qui ne paraît pas effrayée, sûre de la victoire de Saint-Georges. Celui-ci ne frappe le dragon qu’une seule fois avec sa lance et le blesse (du sang coule sur le sol).

Le décor et la représentation de l’espace : La caverne ne semble pas réaliste, elle fait penser aux rochers artificiels des zoos ou des décors de théâtre. A cette époque, les peintres représentaient les montagnes et les cavernes de cette façon en prenant pour modèles les décors de fêtes, des spectacles de rues, ainsi le public les reconnaissait plus facilement et cela renforçait la dramatisation de l’histoire. Il fait jour et pourtant on voit la lune... le tableau est construit sur l’idée de contraste et d’opposition (le bien et le mal), le combat représenté se déroule à la fois la nuit et le jour, le ciel est bleu mais un croissant de lune apparaît au-dessus de Saint-Georges. La masse des rochers s’oppose à la puissante envolée des nuages qui roulent derrière Saint-Georges. Ce paysage n’existe pas et semble d’ailleurs peu naturel, il est construit de toutes pièces grâce à la technique de la perspective que Paolo Uccello est un des premiers peintres à maîtriser.
Profondeur : Le tableau est construit selon 3 plans distincts : le 1° plan avec les 3 personnages, le 2° plan avec la caverne et les nuages et l’arrière-plan avec la plaine et les montagnes au milieu de l’image. les plaques d’herbe au sol ressemblent à du carrelage et montrent la construction de l’espace grâce aux lignes de fuites qui convergent vers la ligne d’horizon.

Interprétations : Les images peintes à cette époque ne devaient pas seulement plaire, elles devaient également rappeler aux gens leurs devoirs de chrétiens. Cette image est très symbolique et évoque la lutte du bien (le chevalier) contre le mal (le dragon). Le cheval blanc de Saint-Georges vient combattre les ombres de la caverne. La princesse est le symbole de l’âme humaine que se disputent le bien est le mal, elle tient le dragon en laisse, ce qui peut paraître surprenant mais c’est une manière de montrer la puissance du chevalier, le dragon se rend et ne combat même pas. Les cercles colorés sur les ailes du dragon font penser aux dessins que certaines espèces arborent pour tromper leurs ennemis (les papillons) en leur faisant croire qu’ils s’agit d’yeux gigantesques et révèlent la duplicité du mal, on ne peut se fier à son apparence. Même si Saint-Georges gagne le combat, il ne peut tuer le dragon, ce qui signifierait que le mal disparaît de la terre, ce qui est impossible. On peut résister, contourner, fuir ou faire reculer le mal mais on ne parvient pas à le supprimer définitivement. C’est le message de cette peinture : s’ils veulent sauver leur âme, les gens doivent se battre contre le démon en permanence.
 Dans les années 1830, Hippolyte Bayard invente un tirage positif sur papier. Cependant c’est à Daguerre (*voir "L'invention de la photographie) que l’Etat confie les subventions pour la photographie...  

Bayard tente alors de retourner la situation en sa faveur, en se suicidant... de façon fictive !
 

En octobre 1840, il se photographie ainsi en noyé, écrivant au verso de la photo : 

« Le cadavre [...] que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard [...]. A ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s'occupait de perfectionner son invention. [...] Le gouvernement, qui a beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard, et le malheureux s'est noyé. Oh ! instabilité des choses humaines ! »

  
Avec ce canular, Hippolyte Bayard réalise la première mise en scène de l'histoire de la photographie. L'idée de se photographier en cadavre, dans la position allongée, permet de mettre en valeur son procédé, qui nécessite une demi-heure de pose, durant laquelle il ne devait pas bouger sous peine d'être flou.  Bayard démontre ainsi que la photographie n'est pas un simple outil d'enregistrement du réel, comme on le pense alors, mais qu'elle produit une réalité propre. Une fiction au même titre que la peinture. (Voir :  Arts, Etats et pouvoir – L’œuvre d'art et le pouvoir à travers la représentation de la figure héroïque.)

Mme Bierne




Rubens, L’enlèvement des Filles de Leucippe, v 1618, huile sur toile, 224x211cm, Munich




Il s'agit de la représentation du mythe grec de l’enlèvement d'Hilaera et Phoebe, filles du roi Leucippe, par les jumeaux divins Castor et Pollux.
Rubens est un peintre appartenant au mouvement baroque : une œuvre baroque est souvent spectaculaire, elle doit impressionner grâce à sa composition complexe et son exubérance (débordant de vie).

La composition : les lignes de force


Les postures cambrées des personnages et les positions de leurs bras créent des lignes dynamiques dans la composition et amènent l'impression du mouvement.

Il s'agit d'une scène d’enlèvement. Rubens donne ici l'impression d'un grand tumulte, d'une grande agitation.

L'opposition, le contraste


Rubens établit des contrastes de couleurs et de textures : les femmes ont la peau très claire et luisante et les hommes la peau très foncée et mâte, les mains masculines colorées et musculeuses contrastent avec les mains féminines grasses et nacrées.
Trois zones colorées (rouge et jaune vif) viennent également relever la composition pour lui donner encore plus de dynamisme.




Mme Bierne

« Cuiller à fard » en forme de jeune fille nageant, Antiquités égyptiennes : Nouvel Empire, vers 1550 - vers 1069 av. J.-C., conservée au musée du Louvre.

 



Une jeune fille nue, simplement ornée d'un collier et d'une ceinture, au corps allongé à l'horizontal, supporte sur ses bras tendus devant elle un bassin. 



La fonction exacte de ces cuillères n'est pas certaine. Elles sont souvent considérées comme des récipients ayant contenus différents produits cosmétiques, des fards, alors que pratiquement aucune n'en a conservé de traces dans le cuilleron. On leur attribue parfois un rôle plus symbolique, les considérant plutôt comme des objets de cultes appartenant au mobilier funéraire des particuliers.





Mme Bierne

Natures mortes de Pompéi

 Nature Morte Aux Œufs, 119x73cm, entre 45 et 90 après J.C, Pompéi

Pompéi est une petite ville romaine au bord de la mer. Elle a été détruite en quelques heures par l’explosion du Vésuve en l'an 79.                           
Peu de peintures romaines antiques nous sont parvenues, à l’exception de celles que l’on a retrouvées à Pompéi.
Les propriétaires font appel à des peintres qui utilisent un style et une technique héritée de l’art grec qui cherchent l’effet de trompe-l’œil. 

 Nature Morte Aux Pèches, 35X34 cm, Fresque, 
Pompéi, entre 45 et 90 après J.C

TROMPE L’ŒIL : art de représenter des objets ou des matières en donnant l’illusion qu’ils existent réellement)

Mme Bierne