vendredi 18 janvier 2013

Joseph Beuys, un artiste socialement engagé


Joseph Beuys, né à Krefeld, en 1921 et décédé, en 1986 à Düsseldorf, est un artiste allemand qui a produit en nombre des dessins, sculptures, performances, vidéos, ou encore installations. Très engagé politiquement, sontravail questionne les thèmes de l'humain, de l'écologie, de la société et de l'environnement. Il invente le concept de « sculpture sociale » . Il pense que tout homme est artiste, et que si chacun utilise sa créativité, tous seront libres. Il imagine une Œuvre d'art totale à l'échelle de toute une société réinventée.


Un événement va être déterminant pour la suite de sa vie : pilote de la Luftwaffe sur le front russe pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’écrase en Crimée. Il raconte alors que, recueilli par des nomades tatares qui l’ont nourri de miel, il est revenu à la vie, recouvert de graisse et enroulé dans des couvertures de feutre. Ces éléments qui lui auraient sauvé la vie deviennent des matériaux primordiaux dans sa production artistique.


Ainsi, il  inclut dans ses installations des matériaux organiques qui lui tiennent à cœur depuis son accident d’avion : le feutre qui isole du froid, la graisse symbole de chaleur et d’énergie, le miel, mais aussi la cire d’abeille, la terre, le beurre, les animaux morts, le sang, les os, le soufre, le bois, la poussière, les rognures d’ongle, les poils. Ces derniers matériaux montrent la réutilisation par Beuys des déchets, non pas pour les magnifier, mais pour les mettre au service de l’art et explorer leur matérialité.






Une mythologie personnelle :
L'artiste s'invente s'invente un
personnage. Une sorte d'artiste
chamane, un guérisseur de la société et de ses maux. (Joseph Beuys suivait
des études de médecine avant leur
interruption par la guerre.)







 Définition : Une performance : une action menée par l'artiste face à un public. Elle a un scénario, des accessoires et interroge le corps-même.

L'oeuvre : I like America and America likes Me, 1974
Contexte : ouverture de la galerie René Block à New York en mai 1974.
durant la guerre du Vietnam.
Durée : pendant trois jours


Le déroulement (scénario) de la performance :
Joseph Beuys débute cette action alors qu’une exposition est annoncée à New York, en mai 1974, dans la galerie René Block. Une ambulance se présente à son domicile à Düsseldorf, en Allemagne. Il est alors pris en charge sur une civière, emmitouflé dans une couverture de feutre.


Alors s'accomplit un voyage en avion à destination des États-Unis, toujours isolé dans son étoffe. À son arrivée à l’aéroport Kennedy de New York, une autre ambulance l’attend. 

 

 

 

Surmontée d'un gyrophare et
escortée par les autorités américaines, elle le transporte jusqu’au lieu d’exposition. De cette façon, Beuys ne foulera jamais le sol américain à part celui de la galerie : il avait en effet refusé de poser le pied aux Etats-Unis tant que durerait la guerre du Viet-Nam. 

 

 

Il coexiste ensuite
pendant trois jours avec un coyote sauvage, récemment capturé dans le
désert du Texas, qui attend derrière un grillage. 

Avec lui, Beuys joue de
sa canne, de son triangle et de sa lampe torche. 

 

Il porte son habituel
chapeau de feutre et se recouvre d’étoffes, elles aussi en feutre, que le
coyote s’amuse à déchirer.

 

 

Filmés et observés par les visiteurs derrière un grillage, l’homme et l’animal partagent ensemble le feutre, la paille et le territoire de la galerie avant que l’artiste ne reparte comme il était venu.
 


 

Interprétation
L'artiste évoque le fossé existant entre la nature et les villes modernes ; les Amérindiens décimés dont il commémore le massacre lors de la conquête du pays.
Pour certains, Beuys engage ici une action chamanique (de sorcier), en représentant l’esprit de l’homme blanc et le coyote celui de l’Indien. Il essaie de réconcilier l’esprit des Blancs et l’esprit des Indiens d’Amérique.




Joseph Beuys - Sonne statt Reagan 1982 

 

Une prédelle de Paolo Ucello


Paolo Ucello, Le miracle de l'hostie, 1469
Dimensions :  Hauteur 32 cm Largeur 343 cm
Nature de l’image : peinture sur bois
Technique utilisée : Détrempe sur panneau
Lieu de conservation : Urbino, Galerie Nationale delle Marche

L'Histoire d’une hostie profanée : cette légende est véhiculée dès le XIIe siècle. Elle a des consonances antisémites que l'artiste ne partage pas vraiment, puisqu'il en fait une interprétation très personnelle où tous les personnages finissent "châtier".
Pour comprendre cette légende : l'hostie est un morceau de pain qui représente de façon symbolique le corps de Jésus Christ dans la religion chrétienne. Ainsi, nous voyons un morceau de pain saigner. Toujours dans cette religion, lors de la messe, le prêtre transforme ce pain en "corps du Christ". C'est ce que l'on appelle la "consécration" : une sorte de rituel magique en quelque sorte. Ces rites inspirent les artistes de la Renaissance. Ce sont les thèmes que recherchent leurs commanditaires.

Scène 1 : Afin de pouvoir rembourser une dette contractée avec un juif usurier, une femme chrétienne se décide à voler une hostie et la lui remet comme ils l’avaient au préalable convenu.


 Scène 2 : Dans les mains du juif,qui la poignarde, l’hostie commence à saigner. Avertis de cette profanation, des hommes en armes viennent arrêter l’usurier et sa famille.

  Scène 3 : Une procession conduite par le pape ramène l’hostie vers un autel, afin de la re-consacrer.





 Scène 4 : La "pécheresse" s’apprête à être pendue, mais elle est sauvée in extremis par un ange dans l'histoire initiale. Paolo Ucello choisit de la pendre malgré tout (Nous retrouvons son corps dans la scène 6).

Scène 5 : L’usurier juif et les siens sont brûlés vifs en place publique. Paolo Ucello tire son histoire d'une légende parisienne du XIIe siècle, mais il choisit de faire pendre la femme, dont le corps (Scène 6) sera disputé par les anges et les démons.



"Fou de perspective", Paolo Ucello, comme dans la plupart de ses œuvres fait la démonstration de sa maîtrise de cette technique tout récemment mise au point.

 Il passe d'une scène à l'autre en reprenant certains éléments du décor, tel le damier du carrelage (s1 et s2), le paysage dont l'horizon se retrouve d'une image à l'autre. Le passage a une nouvelle scène est encore signifié par l'ajout d'éléments architecturaux (colonnes) entre les images.

Polyptiques et narrations

Au Moyen Age, deux systèmes de narration figurée s'affrontent : la case et la bande.
Enluminure Le Miracle de la Sainte Hostie,  début XVIe,
Enluminure Saint-Martin des Champs, 77,5 x 54,6cm
  
Tapisserie de Bayeux, XIe siècle






 









 La lecture peut être horizontale, en registres superposés, ou verticale.
Le polyptyque réunit ces deux modes de narration par la fabrication d'images sous forme de séquence. Nous pouvons y voir un ancêtre de la bande dessinée d'aujourd'hui. 




Jean de BETHUNE (1821-1894), Maître-autel de l’église
Saint Gommaire.
  

Les polyptyques peints
au Moyen Age sont des retables, placés à l'arrière de l'autel dans les églises.

Il s'agit de panneaux peints ou sculptés, liés entre eux, comprenant souvent des volets qui se replient sur une partie centrale. 




Il existe des retables sculptés et des retables peints. 

Triptyque reliquaire de la Vraie-Croix, après 1254

Triptyque, vers 1480, Allemagne.







La caisse d’un retable est toujours de forme rectangulaire.
 Depuis le XIVe siècle, l’intérieur de ce rectangle a pour face correspondante des volets partagés en compartiments verticaux. Le revers des volets ou portes est pourvu de panneaux peints.
La manipulation des volets étant trop lourde, leurs sculptures intérieures furent de plus en plus souvent remplacées par des peintures.


fermé

ouvert
Rogier van der Weyden
Le Retable du jugement dernier, 1446-52,
 215 x 502cm, huile sur panneau, conservé à l'Hôtel-Dieu de Beaune.




Alors que le système à panneaux prédomine dans les Pays Bas, l'Italie privilégie un mode fixe, avec une pala surmontant une prédelle.
Gentille da Fabriano, L'adoration des mages, 1423


Filippo Lippi (1406-1469) La Pala Barbadori


La prédelle est la partie inférieure du retable, développée horizontalement, qui sert de support aux panneaux principaux. Elle peut être composée d'une seule planche en longueur, ou de plusieurs éléments.

exemples de prédelles :

Fra ANGELICO (1417-1455), Prédelle du Couronnement de la Vierge.

Paolo UCCELLO, Le miracle de l'Hostie, vers 1465-1469.

Filippo LIPPI (1406-1469), Prédelle de la Pala Barbadori.
 



Newborn, l'être humanoÏde réinventé



Œuvre : Reproduction photographique d'une sculpture réalisée en 2010.

Artiste : Patricia PICCININI, artiste contemporain australienne, née à Freetown, en Sierra Leone, en 1965.

Patricia PICCININI travaille depuis les années 90 aux rapports entre la nature, les sciences et les biotechnologies.
Elle crée un monde surréaliste où la bête et l'Homme ne font qu'un. Elle interroge sur le concept de « normalité », sur la médecine et son éthique.

Cette sculpture est en silicone, fibres de verre, cheveux humains, peau d’opossum de Nouvelle Zélande.

Mme Combealbert, SVT

Quel engagement pour l'art génétiquement modifié?


La lapine Alba, d’Eduardo KAC.



Œuvre : Reproduction photographique d’une œuvre réelle : une lapine fluorescente née en 2000.

Artiste : Eduardo KAC, artiste contemporain né en 1962 à Rio de Janeiro (Brésil)



Eduardo Kac, professeur à Chicago, rêve de fabriquer, par manipulation génétique, des êtres vivants uniques destinés à ses œuvres d'art.
Il a donc demandé qu'on lui prête Alba pour pouvoir la photographier.
Eduardo Kac met en avant un nouveau domaine de l'art contemporain : L'art transgénique
Cela aboutit à une évolution de l'art contemporain que l'on appelle le Bio-Art.


Alba est une lapine albinos tout à fait ordinaire.
Elle a été fabriquée en laboratoire par des chercheurs français selon la méthode de manipulation génétique.
Pour donner naissance à Alba, on a introduit un gène responsable de la fabrication d’une protéine fluorescence dans une cellule de lapin avant de la greffer dans un embryon.
Ce qui explique pourquoi Alba devient vert fluorescent lorsqu'on l'éclaire à la lumière noire.



Mme Combealbert, SVT