Joseph Beuys, né à Krefeld, en 1921 et décédé, en 1986 à Düsseldorf, est un artiste allemand qui a produit en nombre des dessins, sculptures, performances, vidéos, ou encore installations. Très engagé politiquement, sontravail questionne les thèmes de l'humain, de l'écologie, de la société et de l'environnement. Il invente le concept de « sculpture sociale » . Il pense que tout homme est artiste, et que si chacun utilise sa créativité, tous seront libres. Ilimagine une Œuvre d'art totale à l'échelle de toute une société réinventée.
Un événement va être déterminant pour la suite de sa vie : pilote de la Luftwaffe sur le front russe pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’écrase en Crimée. Il raconte alors que, recueilli par des nomades tatares qui l’ont nourri de miel, il est revenu à la vie, recouvert de graisse et enroulé dans des couvertures de feutre. Ces éléments qui lui auraient sauvé la vie deviennent des matériaux primordiaux dans sa production artistique.
Ainsi, il inclut dans ses installations des matériaux organiques qui lui tiennent à cœur depuis son accident d’avion : le feutre qui isole du froid, la graisse symbole de chaleur et d’énergie, le miel, mais aussi la cire d’abeille, la terre, le beurre, les animaux morts, le sang, les os, le soufre, le bois, la poussière, les rognures d’ongle, les poils. Ces derniers matériaux montrent la réutilisation par Beuys des déchets, non pas pour les magnifier, mais pour les mettre au service de l’art et explorer leur matérialité.
Une mythologie personnelle : L'artiste s'invente s'invente un personnage. Une sorte d'artiste chamane, un guérisseur de la sociétéet de ses maux. (Joseph Beuys suivait des études de médecine avant leur interruption par la guerre.)
Définition : Une performance : une action menée par l'artiste face à un public.Elle a un scénario, des accessoires et interroge le corps-même.
L'oeuvre : I like America and America likes Me, 1974 Contexte : ouverture de la galerie René Block à New York en mai 1974. durant la guerre du Vietnam. Durée : pendant trois jours
Le déroulement (scénario) de la performance : Joseph Beuys débute cette action alors qu’une exposition est annoncéeà New York, en mai 1974, dans la galerie René Block. Une ambulancese présente à son domicile à Düsseldorf, en Allemagne. Il est alors prisen charge sur une civière, emmitouflé dans une couverture de feutre.
Alors s'accomplit un voyage en avion à destination des États-Unis,toujours isolé dans son étoffe. À son arrivée à l’aéroport Kennedy deNew York, une autre ambulance l’attend.
Surmontée d'un gyrophare et escortée par les autorités américaines, elle le transporte jusqu’au lieud’exposition. De cette façon, Beuys ne foulera jamais le sol américain àpart celui de la galerie : il avait en effet refusé de poser le pied auxEtats-Unis tant que durerait la guerre du Viet-Nam.
Il coexiste ensuite pendant trois jours avec un coyotesauvage, récemment capturé dans le désert du Texas, qui attend derrière un grillage.
Avec lui, Beuys joue de sa canne, de son triangle et de sa lampe torche.
Il porte son habituel chapeau de feutre et se recouvre d’étoffes, elles aussi en feutre, que le coyote s’amuse àdéchirer.
Filmés et observés par les visiteurs derrière un grillage, l’homme etl’animal partagent ensemble le feutre, la paille et le territoire de lagalerie avant que l’artiste ne reparte comme il était venu.
Interprétation L'artiste évoque le fossé existant entre la nature et les villes modernes ;les Amérindiens décimés dont il commémore le massacre lors de la conquête du pays. Pour certains, Beuys engage ici une action chamanique (de sorcier), en représentant l’esprit de l’homme blanc et le coyote celui de l’Indien. Il essaie de réconcilier l’esprit des Blancs et l’esprit des Indiens d’Amérique.
Paolo Ucello, Le miracle de l'hostie, 1469 Dimensions : Hauteur 32 cm Largeur 343 cm Nature de l’image : peinture sur bois Technique utilisée : Détrempe sur panneau Lieu de conservation : Urbino, Galerie Nationale delle Marche
L'Histoire d’une hostie profanée : cette légende est véhiculée dès le XIIe siècle. Elle a des consonances antisémites que l'artiste ne partage pas vraiment, puisqu'il en fait une interprétation très personnelle où tous les personnages finissent "châtier". Pour comprendre cette légende : l'hostie est un morceau de pain qui représente de façon symbolique le corps de Jésus Christ dans la religion chrétienne. Ainsi, nous voyons un morceau de pain saigner. Toujours dans cette religion, lors de la messe, le prêtre transforme ce pain en "corps du Christ". C'est ce que l'on appelle la "consécration" : une sorte de rituel magique en quelque sorte. Ces rites inspirent les artistes de la Renaissance. Ce sont les thèmes que recherchent leurs commanditaires.
Scène 1 : Afin de pouvoir rembourser une dette contractée avec un juif usurier, une femme chrétienne se décide à voler une hostie et la lui remet comme ils l’avaient au préalable convenu.
Scène 2 : Dans les mains du juif,qui la poignarde, l’hostie commence à
saigner. Avertis de cette profanation, des hommes en armes viennent
arrêter l’usurier et sa famille.
Scène 3 : Une procession conduite par le pape ramène l’hostie vers un autel, afin de la re-consacrer.
Scène 4 : La "pécheresse" s’apprête à être pendue, mais elle est sauvée in extremis par un ange dans l'histoire initiale. Paolo Ucello choisit de la pendre malgré tout (Nous retrouvons son corps dans la scène 6).
Scène 5 : L’usurier juif et les siens sont brûlés vifs en place publique. Paolo Ucello tire son histoire d'une légende parisienne du XIIe siècle, mais il choisit de faire pendre la femme, dont le corps (Scène 6) sera disputé par les anges et les démons.
"Fou de perspective", Paolo Ucello, comme dans la plupart de ses œuvres fait la démonstration de sa maîtrise de cette technique tout récemment mise au point.
Il passe d'une scène à l'autre en reprenant certains éléments du décor, tel le damier du carrelage (s1 et s2), le paysage dont l'horizon se retrouve d'une image à l'autre. Le passage a une nouvelle scène est encore signifié par l'ajout d'éléments architecturaux (colonnes) entre les images.
Au Moyen Age, deux systèmes de narration figurée s'affrontent : la case et la bande.
Enluminure Le Miracle de la Sainte Hostie, début XVIe, Enluminure Saint-Martin des Champs, 77,5 x 54,6cm
Tapisserie de Bayeux, XIe siècle
La lecture peut être horizontale, en registres superposés, ou verticale. Le polyptyque réunit ces deux modes de narration par la fabrication d'images sous forme de séquence. Nous pouvons y voir un ancêtre de la bande dessinée d'aujourd'hui.
Jean de BETHUNE (1821-1894), Maître-autel de l’église Saint Gommaire.
Les polyptyques peints au Moyen Age sont des retables, placés à l'arrière de l'autel dans les églises. Il s'agit de panneaux peints ou sculptés, liés entre eux, comprenant souvent des volets qui se replient sur une partie centrale.
Il existe des retables sculptés et des retables peints.
Triptyque reliquaire de la Vraie-Croix, après 1254
Triptyque, vers 1480, Allemagne.
La caisse d’un retable est toujours de forme rectangulaire. Depuis le XIVe siècle, l’intérieur de ce rectangle a pour face correspondante des volets partagés encompartiments verticaux. Le revers des volets ou portes est pourvu de panneaux peints. La manipulation des volets étant trop lourde, leurs sculptures intérieures furent de plus en plus souvent remplacées par des peintures.
fermé
ouvert
Rogier van der Weyden Le Retable du jugement dernier, 1446-52,
215 x 502cm, huile sur panneau, conservé à l'Hôtel-Dieu de Beaune.
Alors que le système à panneaux prédomine dans les Pays Bas, l'Italie privilégie un mode fixe, avec une pala surmontant une prédelle.
Gentille da Fabriano, L'adoration des mages, 1423
Filippo Lippi (1406-1469) La Pala Barbadori
La prédelle est la partie inférieure du retable, développée horizontalement, qui sert de support aux panneaux principaux. Elle peut être composée d'une seule planche en longueur, ou de plusieurs éléments.
exemples de prédelles :
Fra ANGELICO (1417-1455), Prédelle du Couronnement de la Vierge.
Paolo UCCELLO, Le miracle de l'Hostie, vers 1465-1469.
Filippo LIPPI (1406-1469), Prédelle de la Pala Barbadori.
Œuvre :
Reproduction photographique d’une œuvre réelle : une lapine
fluorescente née en 2000.
Artiste :
Eduardo KAC, artiste contemporain né en 1962 à Rio de Janeiro
(Brésil)
Eduardo
Kac, professeur à Chicago, rêve de fabriquer, par manipulation
génétique, des êtres vivants uniques destinés à ses œuvres
d'art.
Il
a donc demandé qu'on lui prête Alba pour pouvoir la photographier.
Eduardo
Kac met en avant un nouveau domaine de l'art contemporain :
L'art transgénique
Cela
aboutit à une évolution de l'art contemporain que l'on appelle le
Bio-Art.
Alba
est une lapine albinos tout à fait ordinaire.
Elle
a été fabriquée en laboratoire par des chercheurs français selon
la méthode de manipulation génétique.
Pour
donner naissance à Alba, on a introduit un gène responsable de la
fabrication d’une protéine fluorescence dans une cellule de lapin
avant de la greffer dans un embryon.
Ce
qui explique pourquoi Alba devient vert fluorescent lorsqu'on
l'éclaire à la lumière noire.